Nous sortons enfin du mois d’Octobre, le mois d’un été qui ne semble pas vouloir finir. Le climat est une chose curieuse qui a de tout temps dérouté, avec des accidents climatiques.
Tout près de nous, il y a d’abord eu les trois crues de Loire des années 1800.
En 1846, 1856 et 1866, la Loire se déchaîne et provoque des crues cent-cinquantennales. Cela signifie que chaque année, il y a une chance sur 150 qu’une telle crue se produise. On peut dire que les Sancerrois n’ont eu guère de chance.
Cela a dû perturber tout le commerce fluvial, et les exportations de vins par ce biais.
Encore plus loin de nous, on connaît grâce au Chronique berrichonne du XVIIe siècle quelques évènements climatiques puissants. En 1642, entre le 21 et le 31 août, la grêle s’abat sur le Berry. Elle était de « grosseur et quantité étrange ». Les vignes furent abîmées partout dans le Cher et on dénombra même des victimes. Des hommes mais également des troupeaux de bestiaux.
Plus tôt encore, le chroniqueur nous rapporte que les vendanges furent particulièrement précoces en 1637. Rendez-vous compte, le ban fut donné pour...le 9 septembre. Il y a de quoi sourire quand on connaît nos dates de vendanges actuelles et ce qui nous attend à l’avenir. Le chroniqueur précise le point le plus important : le vin fut très bon et en abondance !
La météo des siècles précédents demeure bien plus ténue.
Tout au plus on nous rapporte une sécheresse particulièrement sévère au XIe siècle, sans détails sur son impact sur les vignes ou les récoltes.
Ces accidents climatiques nous rappellent le côté aléatoire du climat, notre principal allié et ennemi pour produire notre précieux Sancerre.
NB : Je précise qu’il ne s’agit pas ici de dire « regarder, il y a eu des choses avant » pour justifier que le réchauffement climatique n’a pas lieu. L’évolution des températures moyennes chaque année, de même que la précocité de plus en plus grandes des vendanges en sont des preuves assez accablantes. »
Baptiste Guérin
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